Les troubles cutanés du furet, du lapin et des rongeurs

Les troubles cutanés du furet, du lapin et des rongeurs

Les Nouveaux Animaux de Compagnie, appelés “NAC”, correspondent à un ensemble d’animaux regroupant les Rongeurs, les Lagomorphes, les Oiseaux, les Reptiles, le Furet…
Nous nous intéressons ici aux troubles dermatologiques de certains d’entre eux : les rongeurs, le furet et le lapin.

Ces pathologies sont très fréquentes et peuvent causer de gros problèmes chez ces petits animaux avec parfois des répercussions sur leur état général et une altération de leur appétit.

Quelles sont les causes de ces maladies ?

Tout comme chez les chiens et les chats, de nombreux facteurs sont impliqués dans l’apparition de troubles cutanés chez le furet, le lapin ou encore les rongeurs.

Les maladies parasitaires

Tous ces petits animaux peuvent être parasités par des acariens, des champignons, des insectes qui sont responsables de lésions dermatologiques, de démangeaisons, de pertes de poils…
– Parmi les acariens, les cheylétielles sont responsables de pseudo-gale chez le cobaye et le lapin, les Demodex parasitent la gerbille, le hamster ou le cobaye, et de nombreux acariens responsables de gales sont présents chez tous les rongeurs, les lapins et les furets.

Parasite Cheyletiella observé au microscope

Parasite Cheyletiella observé au microscope

  • Parmi les insectes, les poux apprécient notamment la peau des cobayes et des furets. Les puces parasitent fréquemment les furets.
  • Enfin, les Dermatophytes sont des champignons responsables de la teigne chez le furet, le lapin, le cobaye, la gerbille, le hamster, le rat, la souris : aucun n’est épargné !

Des virus peuvent aussi entraîner des troubles dermatologiques

  • C’est le cas du virus de la Maladie de Carré chez le furet chez qui il provoque, outre les symptômes respiratoires et nerveux, des croûtes et des rougeurs autour des yeux et sur la face, associées à des démangeaisons.
  • Chez le lapin, le virus de la Myxomatose provoque, entre autre, l’apparition de “boutons rouges” sur les paupières, les oreilles, le nez, les organes génitaux…
    Dans les deux cas, une vaccination peut aider à protéger votre animal.

Les tumeurs

Bien que ce ne soit pas la première cause de problèmes dermatologiques de ces petits animaux, les lapins, furets et rongeurs peuvent être atteints de tumeurs cutanées :
C’est le cas, par exemple, du mastocytome chez le furet ou du kératocanthome chez le rat.

Nos rongeurs peuvent souffrir de carences alimentaires qui se répercutent sur l’état de leur peau.

Ces carences sont, par exemple, fréquentes chez le chinchilla.

  • En effet, une déficience en acides gras entraîne chez lui l’apparition de zones dépilées et d’ulcères cutanés.
  • Le chinchilla peut aussi être atteint de la “maladie des oreilles jaunes” suite à un déficit en vitamine E et en certains acides aminés. Comme son nom l’indique, cette maladie se manifeste par une coloration jaune des oreilles.
  • Enfin, une ration alimentaire déséquilibrée peut entraîner chez le chinchilla du “picage”, c’est-à-dire que l’animal s’arrache les poils. Notons que le picage s’observe aussi dans d’autres circonstances (stress, environnement inadapté…).

Chaque espèce à des besoins nutritionnels bien spécifiques. Une gerbille n’a pas les mêmes besoins qu’un cochon d’inde, qu’un chinchilla ou qu’un lapin… Ne pas tenir compte de ces spécificités peut rapidement engendrer des carences chez votre animal et avoir des répercussions parfois graves sur son état de santé. Votre vétérinaire saura vous conseiller et vous indiquer une alimentation équilibrée et adaptée à votre animal.

Des bactéries peuvent aussi proliférer sur la peau des furets, lapins et rongeurs, et conduire à des lésions dermatologiques importantes.

L’environnement des petits animaux a beaucoup d’importance.

  • Chez les jeunes rats, un environnement trop chaud et sec (notamment l’hiver quand il y a le chauffage dans les maisons) peut entraîner l’apparition de lésions sur leur queue.
  • Quant aux lapins, ils peuvent avoir des rougeurs et des infections sous les pattes suite à une mauvaise hygiène de leur cage, ou encore si leur paille est trop dure ou le sol grillagé.

Des dérèglements hormonaux sont fréquents chez les furets.

  • Les furettes qui ne sont pas stérilisées et qui ne se reproduisent pas sécrètent trop d’œstrogènes. Parmi les symptômes, une perte symétrique des poils sur les flancs et la queue est fréquente.
  • Par ailleurs, les furets peuvent être victimes d’un dérèglement des glandes surrénales, ce qui entraîne également des pertes de poils et éventuellement d’autres lésions comme des rougeurs, des croûtes…

Des troubles comportementaux

Des problèmes comportementaux peuvent avoir des répercussions dermatologiques chez les petits animaux, tout comme chez le chien et le chat.

  • Par exemple, la chromodacryorrhée est une maladie qui touche les petits rongeurs tels que les rats et les gerbilles et qui se manifeste par des croûtes rouges au coin des yeux et sur les narines. Ceci est favorisé par un manque de toilettage. Les pigments présents dans les sécrétions lacrymales s’accumulent alors au coin des yeux et des narines.

  • Chez les gerbilles, qui ont un comportement fouisseur très développé, une dermite nasale peut apparaître: ce sont des lésions dermatologiques localisées autour des narines et sur la babine supérieure. A force d’enfouir leur museau partout, les gerbilles se créent des lésions par frottements.

Les otites sont également fréquentes chez tous ces animaux.

  • L’apparition d’une otite chez les petits animaux est souvent associée à la présence de parasites (comme la gale d’oreilles par exemple, ou certains champignons), ou encore à la présence de bactéries.

§

Les divers facteurs évoqués précédemment entraînent, chez le furet, le lapin et les rongeurs, de nombreuses lésions dermatologiques qui varient selon les causes. On peut notamment observer des rougeurs, des croûtes, des pertes de poils, des ulcères, des pellicules, des nodules, parfois accompagnés de démangeaisons.

Une consultation précoce chez votre vétérinaire, à la moindre anomalie décelée, permettra de traiter la cause au plus vite et d’éviter des complications.

À titre préventif, il est capital de faire vacciner votre animal en ce qui concerne les pathologies pour lesquelles un vaccin existe, de lui donner une alimentation équilibrée, de prendre soin de son environnement, de le traiter contre les parasites, et de lui offrir un milieu et un mode de vie adaptés à ses besoins. Demandez conseil à votre vétérinaire ! Il vous donnera toutes les informations nécessaires pour éviter ces nombreux problèmes cutanés.

 

Auteur : Dr. Magali Pernot. Illustratrice : Dr. Caroline Allard – Vetup®